Compte pénibilité : les critères revus à la baisse | Espace Infirmier
 

10/07/2017

Compte pénibilité : les critères revus à la baisse

Le compte pénibilité, destiné aux salariés du privé, va subir un lifting. En 2018, il sera allégé de quatre des dix critères qui le composent actuellement, pour devenir le compte de prévention.

L’évolution est plus que sémantique. Le compte pénibilité – qui permet aux salariés confrontés à des conditions de travail difficiles, de cumuler des points notamment pour partir plus tôt à la retraite ou obtenir un travail à temps partiel tout en conservant leur salaire – devient le compte de prévention. Selon l’annonce du Premier ministre, Édouard Philippe, aux partenaires sociaux, le 8 juillet, la nouvelle version entrera en vigueur en 2018. Son objectif : « simplifier » ce que le patronat considère comme « une usine à gaz ».

Jusqu’à présent, dix critères avaient été établis pour ce compte à points. Dans sa nouvelle version – qui pourrait être financée par la branche accidents du travail de la Sécurité sociale – seuls six sont maintenus : travail de nuit, répétitif, en horaires alternants ou en milieu hyperbare, le bruit et les températures extrêmes. En revanche, 4 critères sortent de ce compte à points : la manutention de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et les risques chimiques. Ils resteront néanmoins valables pour les salariés pouvant prouver qu'ils ont contracté une maladie professionnelle liée à ces quatre critères.

La déception des syndicats

« Nous constatons le recul qu’amène ce compte de prévention, regrette amèrement Thierry Amouroux, président du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI). Emmanuel Macron avait fait part de son hostilité au compte pénibilité, et cette mesure est l’une des premières étapes du recul social que nous allons vivre dans les cinq ans à venir. Déjà que le compte pénibilité tel qu’il existe aujourd’hui n’est pas ce que nous en attendions… Maintenant, le fait de supprimer 4 des 10 critères fait perdre au dispositif encore plus de sens. La suppression du port de charges lourdes est un réel problème pour les infirmières, d’autant plus que nous savons que le port des patients ou leur manipulation dans leur lit est à l’origine de troubles musculo-squelettiques (TMS). La pénibilité de la profession infirmière est actée par tous les statistiques, ce n’est pas du discours syndical. Nous ne sommes pas surpris mais la déception reste là. » De son côté, comme la Coordination nationale infirmière (CNI) travaille actuellement sur le dossier afin de faire des propositions concrètes, elle réserve son analyse pour une date ultérieure. Néanmoins, Nathalie Depoire, la présidente, tient à dénoncer la mesure et réclame, pour le privé, « une vraie reconnaissance de la pénibilité », qui fait défaut jusqu’à maintenant.

Laure Martin

Les dernières réactions

  • 10/07/2017 à 19:59
    Mimi
    alerter
    Et quand est t'il pour les infirmières qui travaillent dans la fonction publuque ?
  • 10/07/2017 à 21:32
    blaise
    alerter
    Celles et ceux restés en catégorie B peuvent partir en retraite à 57 ans et bénéficient d'un gain de 10 % en trimestres validés (et non cotisés) calculés sur le nombre de trimestres effectués. C'est encore la catégorie active, mais cela pour combien de te

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