Épuisement professionnel : détecter, informer et prévenir | Espace Infirmier
 

16/02/2017

CONDITIONS DE TRAVAIL

Épuisement professionnel : détecter, informer et prévenir

Vingt-sept mesures pour répondre aux problématiques liées au burn out. Adopté le 15 février par la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, un rapport parlementaire propose de doter d’un statut de salarié protégé les infirmières chargées de la surveillance de l’état de santé des salariés.

L’émergence du syndrome d’épuisement professionnel (ou burn out) a conduit les députés à constituer, en juin 2016, une mission parlementaire sur le sujet. Le 15 février 2017, 27 propositions ont été formulées par les députés Yves Censi (Les Républicains), président de la mission, et Gérard Sebaoun (Socialiste, écologiste et républicain), rapporteur, suite à l’audition d’une centaine d’acteurs de la santé au travail. Les deux édiles ont reconnu la complexité de définir un phénomène qui n’est pas reconnu comme maladie mais dont les manifestations sont bien réelles et se traduisent par la souffrance psychique des travailleurs sous l’effet de bouleversements techniques, organisationnels ou sociétaux intervenus dans les conditions de travail.

Leur première proposition concerne la mise en place d’un « centre national de référence sur la santé psychique au travail » qui permettrait de centraliser les recherches dans le domaine et de développer la veille sanitaire, l’épidémiologie et la prévention sur le burn out. Ils plaident également pour la mise en place d’outils afin d’améliorer le dépistage et la prévention, ainsi que d’un réseau de consultations multidisciplinaires sur la souffrance au travail.

Reconnaître les cas de souffrance en lien avec l'activité professionnelle

Leur rapport de 112 pages, qui sera prochainement en ligne, suggère également de permettre au médecin, « après une enquête clinique approfondie », de reconnaître les pathologies observées chez les salariés, notamment des cas de souffrance au travail, et le lien avec les conditions de travail. Objectif ? Empêcher les employeurs de porter plainte contre les médecins du travail devant les juridictions ordinales en invoquant une rédaction litigieuse des certificats lorsque ces derniers font un lien entre les pathologies des salariés et l’activité professionnelle.

Quinze propositions de ce rapport sont consacrées à la reconnaissance de l’épuisement professionnel. Parmi elles, une mesure visant à doter d’un statut de salarié protégé, les infirmières chargées de la surveillance de l’état de santé des salariés, et à inclure dans la formation initiale des médecins, infirmiers du travail et des professionnels intervenant en services de santé au travail, un module spécifique sur la détection et la prévention des risques psycho-sociaux.

L’ensemble des mesures pourrait s’accompagner d’une meilleure information sur les modes de reconnaissance et de réparation des risques professionnels et d’une amélioration de l’accompagnement des salariés après un arrêt, compte tenu du fort risque de désinsertion. Car souvent, faute de possibilité de reclassement dans certaines entreprises, le licenciement est la seule solution après le prononcé d’une décision d’inaptitude.

Laure Martin

Les dernières réactions

  • 22/02/2017 à 19:02
    josiane
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    le burn out notre direction elle s'en fout, ils ne savent pas comment on travaillent on est de simples pions polyvalentes;
    resultats:des arrets maladies à tour de role qui a force tombent souvent sur les memes car plus fragiles.
    plusieurs ont fait des b
  • 22/02/2017 à 23:16
    Cathie
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    Le burn our existe aussi chez les libérales(raux) .... Qui pour en parler ? Qui pour les défendre ?
  • 23/02/2017 à 18:42
    Patoche
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    Eh oui on ne parle pas des infirmières liberales qui sont stressées toujours pour aller plus vite vu la charge de travail en commençant à 6h30 jusqu à 20h 30 sans pouvoir manger car les hôpitaux renvoient les patients pour une continuité de soins à la ma
  • 24/02/2017 à 10:33
    sissi
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    Soignants en souffrance: n° vert 0805232336
    Que dire de plus?...je l'ai sous le coude, parce que j'en ai assez des humiliations et du harcèlement dans un service de soins; La loi HPHT, les GHT n'ont rien arrangé...

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