Violences: les soignants sonnent l'alerte | Espace Infirmier
 

02/02/2015

Violences: les soignants sonnent l'alerte

Vive émotion après l'agression d'un infirmier par un patient au centre hospitalier psychiatrique Le Vinatier, à Bron (Rhône). Entre saturation des urgences et procédures de sécurité inadaptées, les soignants se sentent de plus en plus exposés.

La question de la sécurité des soignants, et particulièrement de ceux exerçant en hôpital psychiatrique, est de nouveau mise sur le devant de la scène avec l'agression d'un infirmier par un patient, mercredi 28 janvier. C'est lors d'un transfert vers une activité que le jeune homme de 17 ans, suivi en hôpital de jour, s'est jeté sur l'infirmier, le blessant de plusieurs coups de couteau. Si ses jours ne sont pas en danger, Philippe Navarro, secrétaire FO de l'établissement, précise tout de même qu'il a dû subir plusieurs opérations chirurgicales.

Des sifflets pour alerter

La tension est vive au sein du CH, les syndicats ayant alerté la direction sur des problèmes persistants de saturation du service des urgences la veille même de l'incident. Un phénomène qui n'est pas directement lié à l'événement mais qui ajoute encore aux difficultés rencontrées par les soignants. Autre problème soulevé par Philippe Navarro : la disparition des boîtiers d'alerte qui permettaient à chaque soignant d'appeler l'ensemble de ses collègues en cas de danger.

Du côté de l'établissement, Anne-France Argans, responsable de la communication, insiste sur le fait que cette agression n'est pas la conséquence d'un "dysfonctionnement de l'hôpital", et que l'infirmier a pu "être pris en charge très rapidement". Concernant les boîtiers d'alerte, elle précise que "l'ancien système étant défaillant, un audit est actuellement en cours pour le remplacer dans les meilleurs délais". Pour palier ce manque, "une procédure dégradée" a été mise en place, via un numéro abrégé sur les téléphones portables des agents, qui sont nombreux à trouver cela insuffisant. "Certains d'entre eux se sont même acheté des sifflets", indique le responsable FO, mi-figue, mi-raisin.

Problématique récurrente

Dans un communiqué de presse, le 30 janvier, l’Ordre national des infirmiers (ONI) pointe une "problématique récurrente de sécurité dans l'exercice de la profession" et affirme vouloir "renforcer encore son engagement dans la lutte contre les violences". Dans cette optique, l'ONI, par la bouche de son président, Didier Borniche, prévoit la mise en place d'un "partenariat renforcé avec le ministère de l'Intérieur". Objectif : "Veiller à l'application des protocoles de sécurité signés entre les conseils de l'Ordre et les préfectures et organiser, sur le terrain, des sessions de formation à la prévention des risques."  De son côté, Marisol Touraine, la ministre de la Santé, a fait part de « sa très vive émotion » et a demandé à l'ARS Rhône-Alpes "de réaliser dans les plus brefs délais une enquête pour établir les circonstances exactes de cette agression".

L'agresseur, quant à lui, a immédiatement été hospitalisé sous contrainte dans le service spécialisé de l'hôpital. "Il est prévu qu'il soit entendu par la police dès que son état le permettra", précise Anne-France Argans.

Laure de Montalembert

Les dernières réactions

  • 02/02/2015 à 18:39
    blaise
    alerter
    Il veut faire beaucoup de choses l'oni, mais ce qu'il fait de mieux, c'est de tout récupérer pour tenter d'exister.
    Quelles peuvent être les actions d'une organisation massivement rejetée (80 % de non-inscrits, à peine 18 % de votants parmi les inscrits

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