Prévenir plutôt que « stigmatiser » | Espace Infirmier
 

11/12/2014

Prévenir plutôt que « stigmatiser »

Lors de la Semaine de la sécurité des patients, fin novembre, trois établissements lorrains ont mis l'accent sur la prévention des erreurs médicamenteuses en sensibilisant le personnel sur les interruptions de tâches des infirmières ou encore la conformité des chariots d'urgences.

Une journée sans interruption de tâche. C'est l'objectif que s'était fixé le centre sanitaire et médico-social Les Rives du château, à Blâmont (Meurthe-et-Moselle), à l'occasion de la Semaine de la sécurité des patients, fin novembre. « Nous sommes un petit établissement, et pourtant nous examinons en crex (1) une trentaine d'événements indésirables par mois, dont 30% sont liés au circuit du médicament », expose Nicolas Didelot, pharmacien et responsable qualité. Refusant de « stigmatiser les IDE », l'établissement géré par la Croix-Rouge a choisi de s'attaquer à ce qui est bien souvent la source du problème : les interruptions de tâche.

Une quinzaine d'interruptions dans la journée

Durant deux demi-journées, les infirmières ont donc été invitées à noter toutes les sollicitations externes et internes. « Lors de la première demi-journée, l'ensemble du personnel a été prévenu via l'intranet. On leur a demandé de faire attention aux horaires d'appel, en évitant les heures de distribution des médicaments et de peser la nécessité de l'appel, rapporte Nicolas Didelot. La deuxième demi-journée, on n'a prévenu personne. » Au total, une quinzaine d'appels téléphoniques ont été comptabilisés, la plupart pour de bonnes raisons. Aucun n'était lié à la fermeture du secrétariat, alors que le problème se pose régulièrement. « On va renouveler l'opération en dehors de la Semaine de la sécurité des patients, annonce le pharmacien. Les familles et visiteurs doivent eux aussi être sensibilisés. » L'utilisation de brassards, visières ou casquettes « anti-interruption», que les soignantes porteraient aux moments les plus à risques, sera également envisagée, mais reposera « sur l'adhésion » des soignantes.

À une centaine de kilomètres de là, aux CH de Saint-Avold et de Forbach (Groupe SOS), l'attention s'est notamment portée sur les chariots d'urgences. Il s'agissait de contrôler l'application de la procédure de vérification et de maintenance des chariots, qui doit être réalisée au moins une fois par mois dans chaque service par la cadre ou l'infirmière référente. Résultat: un taux de conformité de 94%, contre 82% en 2013. Le plan d'actions mis en place à la suite de ce premier audit, qui s'était notamment traduit par une formation des équipes de soins conduite par un médecin réanimateur, a donc porté ses fruits. Forts de ces bons résultats, les deux établissements devraient mener en 2015, sous le pilotage du cadre de santé de réanimation, un audit sur le contenu même des chariots d'urgences, dont dépend la sécurité des patients.

Aveline Marques


1- Comité de retour d'expérience.

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