Une infirmière libérale sur cinq songe à changer de métier | Espace Infirmier
 

14/11/2014

Une infirmière libérale sur cinq songe à changer de métier

D’après les résultats d’une enquête menée par l’URPS (Union régionale des professionnels de santé) infirmiers d’Ile-de-France, 62 % des Idel se sentent menacées par l’épuisement professionnel.

Parmi les causes de ce sentiment, les répondantes ont identifié l’excès de paperasserie (87 %), des patients de plus en plus exigeants (79 %), la non reconnaissance de l’action des soignants à sa juste valeur (77 %), la difficulté à prendre en charge certains patients et situations (72 %), l’augmentation des contraintes collectives (71 %), la longueur des journées de travail (69 %), une charge de travail trop lourde, trop contraignante, trop complexe (68 %).

Vie privée parasitée

En parallèle, 75 % des professionnelles ont estimé que leur vie privée était trop parasitée par leur travail et 72 % qu’elles manquaient de temps pour leur vie personnelle. Une sur cinq songe même à changer de métier. 40 % se déclarent également pessimistes quant à leur avenir professionnel, quand seuls 28 % se déclarent optimistes.

Les Idel sont quasiment unanimes sur les mesures qu’il conviendrait de mettre en place. Elles estiment qu’il est nécessaire d’améliorer leur protection sociale et qu’il faut mieux définir la nature et les limites de la responsabilité du soignant. « Elles ont trop souvent l’impression qu’on peut leur demander n’importe quoi, a souligné Jean-Jules Morteo, président de l’URPS Infirmiers d’Ile-de-France, lors du Salon infirmier.

Une très large majorité aimerait que le syndrome d’épuisement professionnel soit reconnu comme une maladie professionnelle et souhaiterait le développement d’une prise en charge médicale et psychologique dédiée aux professionnels. Et 96 % demandent également plus d’autonomie dans leur exercice.

Un dispositif de soutien psychologique

Malgré un effectif interrogé relativement restreint (seuls 5 % des professionnelles contactées ont répondu au questionnaire envoyé par courrier), Jean-Jules Morteo se félicite qu’une telle investigation puisse permettre aux Idel d’être sensibilisées à cette thématique, qui demeure taboue en secteur libéral. « Nous travaillons tous de façon isolée, alors la détection du problème se fait plus difficilement, a-t-il ajouté. Nous espérons vivement que ces premières données permettront de définir un plan d’amélioration de nos conditions d’exercice et de faire connaître la plateforme téléphonique de l’Association d’aide aux professionnels de santé et médecins libéraux (AAPML). »

En effet, l’enquête a été menée en partenariat avec l’AAPML, qui a mis en place un dispositif d’écoute, d’accompagnement et de soutien psychologique (0826 004 580) - accessible 24/24 et 7/7 - pour les professionnels qui se sentent surmenés, en difficulté avec certains patients, démotivés ou dépassés par le quotidien.

Sandra Mignot

Les dernières réactions

  • 15/11/2014 à 09:51
    blaise
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    Une infirmière libérale sur cinq songe à changer de métier : quel manque à gagner pour l'ordre infirmier qui prétend faire la promotion de la profession ! On voit ce que ça donne...
  • 16/11/2014 à 09:54
    Elise
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    DES PATIENTS DE + EN + EXIGEANTS, DES CHARGES SOCIALES DE + EN + LOURDES, DES PAPERASSERIES ENVAHISSANTES ET NOMBREUSES(PRESSION CPAM), DES PRISES EN CHARGE DIFFICILES POUR 15 EUROS HORS CHARGES SOIT 7 EUROS HORS IMPOT SUR LE REVENU........DES JOURNEES DE
  • 17/11/2014 à 09:57
    idelette
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    Bonjour,

    Je rejoins les messages précédents !!!

    Les patients trop souvent exigeants, d'autant plus quand un collègue accède à des demandes( qui ne relèvent pas de notre travail et qui bouffe notre temps et notre énergie) et met en portafo le coll
  • 20/11/2014 à 16:20
    myr
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    Je suis assez d'accord avec les propos de idelette. J'ai déjà pensé arrêter ce métier qui n'est pas reconnu comme il devrait l'être aussi bien en hospitalier, en extra-hospitalier et en libéral. J'ai travaillé dans les 3 secteurs. Actuellement en libéral
  • 20/11/2014 à 18:54
    Tala
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    Bonjour,
    Je travaille libéral depuis 2007 et tout ce qui relaté ci-dessus est tellement vrai que cela ne fait que me conforter dans l'idée que je dois arrêter ce boulot!!
    - La CPAM est de pus en plus sur notre dos,
    - Les patients pensent qu'on est leur
  • 20/11/2014 à 19:00
    sylazur
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    Ohhhh que je me reconnais dans tous vos commentaires.
    Oui libérale c'est ingrat.
    Une chose à rajouter : les décomptes de la CPAM envoyés aux patients avec mention des paiements qui nous sont affectés. Et les commentaires désobligeants sur les montants q
  • 21/11/2014 à 10:05
    babacool
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    Pour ma part j'ai pris beaucoup de recule sur mes activités de libérale. Je ne fais plus de toilettes (trop peu payées pour le temps passé et aucune reconnaissance) je travaille de 7hoo à 12h00 et de 16h00 à 19h00 entre 30 et 35 patients/jour je refuse le
  • 21/11/2014 à 13:20
    MR
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    Oui tout ce qui est dit est vrai et il y en a encore beaucoup à dire !!! mais en ce qui me concerne je souhaite y apporter 1 bémol :
    Ancienne IDE hospitalière j ai quitté l hôpital a la suite d 1 burn out
    Il y a 8 ans
    Le libéral
    m a permit de me réin
  • 08/12/2014 à 20:21
    dm
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    je me retrouve aussi dans ces commentaires, mais c'est comme tout, c'est pas le travail que l'on aime qui nous épuise, mais bien la coordination inexistante hôpital/libéral, médecins/infirmiers, qui épuise...
    je pense aussi que nous avons du travail et q
  • 13/12/2014 à 15:45
    idelette
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    Bien sûr, suis tout à fait d'accord avec vos discours... "arrêtons les infirmières bobonnes"..... ça c'est possible que si ta, ou tes collègues ont la même vision !!! Sinon, tu passes pour la méchante infirmière.... Ma collègue ne se sent bien que quand
  • 31/05/2019 à 13:43
    No33
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    Bonjour je rencontre une difficulté avec ma collaboratrice. J avais un contrat de 3mois donc fin mars. Le 27 mars elle m m'annonce qu'elle ne veut plus continuer car trop loin de chez elle par sms.ok en même temps il ne me tardait qu une chose c est qu elle parte mais je lui dit tu ne partiras que lorsque j aurai trouvé une collègue. Ok ça l arrange car n a pas trouvé de boulot ailleurs. Fin avril je lui dis c est bon j ai trouvé une ide .mais madame fait toutes les grosses factures fin avril sachant qu avril on avait pas fait de contrat. Elle ne me donne 10% que sur 3mois et pas sur avril. Quelles démarches dois je effectuer afin d etre payé ?
    Sachant que l ordre infirmier est injoignable comme d hab en plus il ne sert à rien

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