Stages : priorité aux compétences | Espace Infirmier
 

19/09/2014

Stages : priorité aux compétences

L’évaluation des stagiaires en soins infirmiers ne reposera plus sur leur maîtrise des actes et techniques. L’approche par compétences sera désormais privilégiée.

Le temps des mises en situation professionnelle (MSP) est, définitivement, révolu. Depuis la réforme de 2009, ce rite de passage avait laissé place à une évaluation des actes et techniques de soins des étudiants infirmiers, réalisée lors d'un entretien avec le tuteur en fin de stage. Mais, à compter de cette rentrée, la maîtrise des gestes techniques n’entrera plus en ligne de compte dans la validation des stages.

Les modifications législatives approuvées en juillet par le Haut Conseil des professions paramédicales consacrent l’approche par compétences, censée développer la posture réflexive de l’IDE. Par ailleurs, la réalisation d’un bilan intermédiaire avec les stagiaires en difficulté sera obligatoire et ­­l’évaluation finale devra prendre en compte la progression.

Investissement

Des modifications qui réjouissent la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi). « En sept stages, on ne peut pas être confronté à tous les actes que va rencontrer l’IDE au cours de sa carrière, relève Loïc Massardier, le président de l’association. Il y a des étudiants qui ont été recalés parce qu'ils n’ont pas pu réaliser certains actes dans leur parcours, alors qu’ils avaient validé les compétences correspondantes. »

Si la technique n’est plus évaluée, risque-t-on de croiser de nouveaux diplômés incapables de faire une perfusion ? « C’est un vrai souci, admet Thierry Amouroux, président du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI). Mais, lorsque vous êtes face à un étudiant de 3e année, vous vous dites que vous pourriez l’avoir pour collègue et vous l’aidez à devenir meilleur. Certains services continuent de faire des MSP, non plus pour noter mais pour former. » « Les actes et techniques de soins sont intégrés dans les compétences, insiste, de son côté, Loïc Massardier. Et ce n’est pas parce qu’ils ne sont plus listés dans le portfolio que l’étudiant ne s’investira plus et que l’équipe de soins ne fera plus son travail pédagogique. »

Le portfolio simplifié

Le portfolio, retraçant le parcours de stage de l’étudiant, a été relativement simplifié : les tableaux d’évaluation sont plus clairs. Mais la nouvelle mouture compte encore 43 pages, contre 46... « C’est moins pire, ironise Thierry Amouroux. Le portfolio était très chronophage pour les professionnels, il fallait compter deux heures au début, au milieu et en fin de stage. Avec deux étudiants par mois, à une époque où on court dans les services, ce n’est pas possible... »

Désormais, c’est l’étudiant qui devra le remplir intégralement, en s’appuyant sur les entretiens avec son tuteur de stage. Pour la Fnesi, ce dernier ne perd pas la main pour autant. « Son rôle pédagogique est renforcé et valorisé par l'instauration du bilan de mi-stage », met en avant Lisa Cann, vice-présidente. Le nouveau portfolio sera mis en place en février. Les autres changements entreront en vigueur dès la parution – imminente – de l'arrêté. Quant au statut, à la rémunération et à la formation des tuteurs de stage, il faudra encore attendre.

Aveline Marques


Article paru dans L'Infirmière magazine n°351, daté du 15 septembre.

Les dernières réactions

  • 24/09/2014 à 22:07
    momo51
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    Sauf erreur de ma part, Thierry Amouroux est un cadre ou ancien cadre d'un service d'urgence, ou il devait l'être pour écrire des insanités pareilles. Et 6 heures pour remplir un port folio, du pur délire. Effectivement, il vaut mieux laisser l'étudiant l
  • 03/10/2014 à 08:39
    Chrisboy33
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    Lorsque j etais jeune ide ,sortant du diplome et pas a l aise dans mes baskets lors de mes premieres preparations de perfs ,heureusement qu une de mes aides soignantes(en fin de carriere) me mis le pied a l etrier....merci encore acelle qui fit de moi ce
  • 03/10/2014 à 09:14
    Zia
    alerter
    Le problème est aussi, quand même, que les ESI restent tributaires du bon vouloir des professionnels a encadrer vraiment.... et qu'en fonction de la mise a jour ou non des pratiques de chacun, ils n'ont pas forcement un référentiel tres tres juste en mati

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