L'appli qui sauve des vies | Espace Infirmier
 

18/02/2014

L'appli qui sauve des vies

MySOS permet d'alerter en un seul geste un réseau de volontaires de proximité en cas d'urgence sanitaire ou d'agression.

MySOS, premier système d’alerte intelligente sur smartphone (1), multiplie les chances d’être rapidement secouru. En tapant sur une seule touche, la victime transmet son message de détresse à un ensemble de destinataires choisis – Samu, médecin traitant, proches...- ainsi qu’à une liste d'anges-gardiens bénévoles, situés à trois kilomètres à la ronde. Depuis le lancement de l'application en décembre dernier, plus de 20 000 "anges-gardiens" ont rejoint le réseau. Ces derniers peuvent être de simples citoyens ou des experts du secours: pompiers, gendarmes, médecins... ou infirmières. Elles sont plus de 500 à avoir rejoint le réseau.

La Croix-Rouge emballée

Un SMS/e-mail d’alerte permet de géolocaliser la victime et d'avoir son numéro de téléphone. En fond d’écran de son smartphone, au cas où celle-ci est inconsciente, s'affichent les informations médicales qu'elle a renseignées: son groupe sanguin, ses maladies et traitements, si elle est ou non donneur d’organes, etc. Une fenêtre de tchat permet aux différents intervenants de se coordonner à travers une interface web dédiée, au fur et à mesure de l’arrivée des secours.

« Ce concept marche, s’enthousiasme Pascal Cassan, médecin conseiller national de la Croix-Rouge française, qui s'est inscrit par curiosité. J’ai reçu trois alertes : à chaque fois, un ange-gardien est intervenu dans les deux minutes suivantes ! Parfois, il suffit d’aider en donnant un bon conseil téléphonique. Et quand un professionnel de santé se trouve en contact rapide avec un blessé, on gagne en temps et en efficacité. Par exemple, une infirmière ange-gardien peut faire du cooling sur une brûlure légère. Ou elle orientera vers une rapide prise en charge hospitalière en cas de brûlure grave. » Séduite par le dispositif, la Croix-Rouge française incite tous ses secouristes à s’engager dans ce nouveau réseau de solidarité citoyen qui sauve des vies, notamment en cas d’arrêt cardiaque.

« Les services de téléassistance sont trop chers »

« Trois volontaires sur quatre s’inscrivent à la fois comme personne à protéger et comme ange-gardien », se réjouit le créateur, Bernard Mourad. Ce banquier d’affaires paye de sa poche chaque SMS d’alerte. « Je tiens absolument à ce que l’application reste gratuite d’utilisation, précise-t-il. Les services de téléassistance sont trop chers, notamment pour des personnes âgées vivant seules à domicile. L’avenir, ce sont les boutons d’alerte sur les montres et les lunettes connectées, couplés à des systèmes de vigilance comme MySOS. Ce concept pourra même se décliner à l’international.» 

Pour l’heure, afin de pérenniser son développement, Bernard Mourad espère séduire des opérateurs téléphoniques, des fabricants, des assureurs, voire des financeurs publics. Il a déjà été sollicité par les sapeurs-pompiers de Paris et le ministère de la Santé. Ce fils de cardiologue, dont le frère est spécialiste de l’hypertension et la sœur infirmière, a rejoint la grande famille du cœur.

Chantal Béraud


1- Disponible sur iPhone et bientôt sur Androïd.

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