Les infirmières en première ligne des questions bioéthiques | Espace Infirmier
 

15/07/2019

Les infirmières en première ligne des questions bioéthiques

Marie-Claude Daydé, Idel, a participé aux États généraux de la bioéthique. Selon elle, les infirmières libérales sont fortement concernées par les questions liées à la bioéthique. Des réflexions d'actualité, à quelques jours de la présentation du projet de révision de la loi bioéthique et peu de temps après le décès de Vincent Lambert.

Espace infirmier : Les infirmières que vous côtoyez sont-elles intéressées par la bioéthique ?

M.-C. Daydé : Oui, et par l’éthique en général. Une enquête, réalisée en 2015 auprès des Idel de Midi-Pyrénées par l’Espace de réflexion éthique régional, en témoigne. 50% d’entre elles déclarent avoir rencontré des dilemmes éthiques dans leur pratique et avoir recours aux collègues, aux réseaux de santé ou aux médecins pour en parler. L'enquête évoque les dilemmes liés à la fin de vie ou à la fragilité, aux personnes vulnérables, mais aussi au respect de la confidentialité. L'éthique n’est pas « un supplément » d’âme du soin mais en fait partie intégrante. Les Idel enquêtées souhaitent un interlocuteur sur ces questions : il faut leur proposer des espaces de rencontre éthiques.

Qu'est-ce qui, dans l'exercice de votre métier, éveille votre sensibilité aux questions bioéthiques ?

C'est le fait d’être soignant tout simplement, et donc d'être dans un métier où la relation à autrui est prégnante. L’idée que nous sommes là pour prendre soin et ne pas nuire nous oblige à penser nos actions soignantes aussi en termes de bénéfices-risques pour les personnes soignées. À domicile, on rencontre de plus en plus de situations qui nous interrogent, comme la surveillance, a priori bienveillante, des personnes âgées par une caméra installée dans leur chambre, par leurs enfants le plus souvent…

Les patients évoquent-ils des sujets de bioéthique avec vous ?

Cela n’est pas très fréquent mais les patients abordent de plus en plus régulièrement la question des directives anticipées, probablement en lien avec l’actualité. Cela permet de réajuster des informations erronées. Des patientes évoquent parfois, dans le cadre d’une FIV, la question des dons d’embryons. Nos collègues salariés sont peut-être confrontés à des questions un peu différentes en fonction des services où ils exercent, par exemple sur le début de la vie ou les dons d’organes… 

Propos recueillis par Géraldine Langlois

Bioéthique : ce qui change en 2019

A lire dans « L'Infirmière libérale magazine », n° 360

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