Vaccination : Idel/pharmaciens, la guerre n’aura pas lieu | Espace Infirmier
 

29/10/2018

Vaccination : Idel/pharmaciens, la guerre n’aura pas lieu

Si l’extension de la vaccination contre la grippe en officine semble attiser les tensions entre pharmaciens et infirmières libérales, certaines régions préfèrent miser sur la collaboration. C’est notamment le cas à Castelnau-Montratier, dans le Lot.

Enterrer la hache de guerre. C’est ce qu’ont décidé de faire pharmaciens et infirmières libérales à Castelnau-Montratier, petite commune d’un peu moins de 2 000 habitants, au nord de Montauban (Lot). Une bonne entente qui contraste avec ce que l’on peut observer au niveau national, où les deux professions semblent à couteaux tirés en raison de la vaccination contre la grippe en officine, expérimentée désormais dans quatre régions. Une mesure que les Idel considèrent comme un empiètement sur les compétences infirmières.

Mais à Castelnau-Montratier, point de signaux de fumée appelant à la guerre entre la pharmacie et le cabinet infirmier, distants de quelques mètres. Ces derniers ont en effet décidé de s’accorder sur une règle simple : tout patient qui demandera à se faire vacciner à l’officine aux heures de permanence des Idel (sans rendez-vous, tous les jours de 11 h à midi) sera réorienté vers le cabinet infirmier.

« On n’est pas là pour s’entre-tuer »

« On n’est pas pour la vaccination en officine, bien entendu, mais on n’est pas là pour s’entre-tuer non plus, explique une Idel du cabinet infirmier, qui insiste sur la collaboration plutôt que sur la confrontation. Cela fait vingt ans que nous travaillons avec cette pharmacie. Nous leur rendons beaucoup de services, notamment en livrant des médicaments aux patients. Et, de notre côté, nous sollicitons beaucoup la pharmacie. Nous n’allons pas envoyer les patients chez quelqu’un d’autre. C’est un secteur rural, ici, il faut se serrer les coudes. »

Même son de cloche du côté de la pharmacie. « Pour nous, c’est l’intérêt du patient et l’augmentation de la couverture vaccinale qui priment, explique Hélène Fourniols qui dirige l’établissement. Le cabinet infirmier a une permanence bien organisée qui fonctionne depuis des années. Il est normal qu’à ces moments-là, le patient aille chez les infirmiers. » En revanche, ajoute-t-elle, si un patient se présente pendant l’après-midi, il y a un risque de perte du vaccin. « Il y en a qui vont se promener avec le vaccin tout l’après-midi ou qui le mettent au congélateur. On voit de tout, remarque la pharmacienne. L’un des objectifs est donc de raccourcir le circuit. »

Depuis le début de la campagne vaccinale, le 6 octobre, Hélène Fourniols indique qu’elle a vacciné une vingtaine de patients… mais elle n’envisage pas de faire de la vaccination un argument commercial. « On ne va pas mettre une banderole disant “Ici on vaccine” », sourit-elle. Son village préfère fumer le calumet de la paix plutôt que d’arborer les peintures de guerre !

Adrien Renaud

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