Périnatalité : et si on se formait à la santé environnementale ? | Espace Infirmier
 

24/07/2018

Périnatalité : et si on se formait à la santé environnementale ?

Une enquête de la Fondation santé environnement de la Mutuelle Familiale et WECF France visait à mieux connaître la prise en compte de l’exposition aux polluants chimiques dans les structures de périnatalité. Les résultats pointent un défaut de formation des professionnels.

Mieux connaître les pratiques professionnelles en santé environnementale des acteurs de la périnatalité. Tel était l’objectif de l’enquête(1) menée par la Fondation santé environnement de la Mutuelle Familiale avec WECF France. « Ce n’est pas une étude exhaustive ni forcément représentative de l’ensemble de la France car elle se fait dans un réseau de santé environnement déjà sensibilisé, mais elle permet d’extraire des informations qualitatives, d’identifier les pratiques innovantes, et de prioriser les mesures », souligne Florence Rosset, directrice de WECF France. L’exposition aux solvants (éthanol, éthers de glycol, éthylbenzène, dérivés de l’éthylène glycol), aux pesticides, au formaldéhyde est, pour partie, associée à des pathologies de grossesse (petit poids de naissance, prématurité…) et impacte le développement de l’enfant in utero et post-natal (baisse de facultés cognitives, altération du cycle du sommeil, troubles du comportement et de l’attention…).

Les 177 répondants (166 structures) concernent des structures de soin notamment des maternités, des structures d’accueil des jeunes enfants, des cabinets de praticiens libéraux et des structures médico-sociales. Quant aux métiers représentés, on compte notamment 36,2 % de sages-femmes, 16,4 % de directrices et de responsables éducateurs jeunes enfants (EJE), 11,9 % d’infirmières et puéricultrices.

La prévention primaire avant tout

L’enquête révèle que 88,6 % des structures ont mis en place au moins une action de prévention, et dans 81,9 % des cas, ce sont des actions de prévention primaire. Ainsi, 120 structures ont engagé des actions de sensibilisation pour inciter à la réduction des substances toxiques en diffusant notamment de l’information à destination des futurs parents ou jeunes parents : supports écrits, mini-guides, sites internet, apport d’éléments lors des consultations prénatales, ateliers de sensibilisation (cosmétiques, couches, entretien, jouets, qualité de l’air…).

Le CH d’Angoulême (Charente) est allé plus loin en créant une « chambre des erreurs » au sein de la maternité afin d’identifier les sources de polluants qui peuvent affecter la santé de l’enfant. Celle-ci permet aux parents d’apprendre en situation. Sur le terrain, les grands oubliés semblent être les professionnels eux-mêmes qui, dans 63 % de cas, n’ont jamais suivi de formation en santé environnementale. Il est vrai que cette thématique est peu, voire pas, abordée dans les formations initiales des sages-femmes, des infirmières, des puéricultrices, des éducatrices…La Fondation santé environnement vient ainsi de confier une mission sur ce sujet au Pr Robert Barouki, médecin, biochimiste et toxicologue (Inserm), et à Philippe Perrin, éco-infirmier, tous deux membres du comité de gestion de la Fondation. Les résultats seront présentés en novembre.

Par ailleurs, 4,8 % des structures mènent des actions de prévention secondaire et tertiaire, et 3 % citent des actions dans les soins et traitement. Ces deux dernières catégories sont surtout mentionnées par les structures hospitalières. A contrario, 11,4 % des répondants déclarent ne pas avoir mis en place d’actions. Ce qui ouvre de belles marges d’amélioration.

Isabel Soubelet

1-. Enquête menée sous forme d’un questionnaire en ligne diffusé au plan national. Les informations ont été complétées par 23 entretiens téléphoniques.

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