Observance thérapeutique : au service des patients | Espace Infirmier
 

30/05/2018

Observance thérapeutique : au service des patients

Constatant, au quotidien, les difficultés de leurs patients à suivre leurs traitements, un groupe d’infirmières libérales de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) a monté un projet d’aide à l’observance thérapeutique, présenté au Salon Infirmier. Il n’attend plus que des financements pour entrer en action.

« En 2015, nous avons suivi une formation en éducation thérapeutique du patient (ETP), puis nous avons voulu concrétiser ce que nous avons appris sur une problématique qui nous intéressait, lance Alice Cots, infirmière libérale à Vallauris. L’objectif est de montrer que nous sommes aux côtés du patient et que l’infirmière a toute sa place dans les particularités des maladies chroniques. » Constitué au départ de 14 Idel de la Région, le projet compte aujourd’hui dix professionnels.

Dans un premier temps, l’équipe s’est attelée à l’écriture de la démarche afin de la formaliser. « Une fois le doute de non-observance identifié, le patient est orienté par le médecin traitant vers l’équipe infirmière, explique Laure Wallez, Idel à Nice. Le parcours du patient s’échelonne en cinq séances. Il débute par l’anamnèse médico-psychosociale et l’identification de la problématique, puis viennent trois séances de suivi pour renforcer son savoir, son savoir-faire et son savoir-être. Et il se termine avec un bilan d’évaluation. Ensuite, une réunion présentielle de coordination réunit le patient, le médecin et l’infirmière. » Et Sandrine Vella, Idel dans le haut pays niçois, témoigne : « Parfois, la maladie est vraiment vécue comme un fardeau. Le patient peut aussi avoir des contraintes professionnelles qui font qu’il ne peut faire sa piqûre à tel ou tel moment parce qu’il doit assurer, par exemple, des rendez-vous de clientèle. Il faut qu’il puisse dire tout cela. Et qu’il soit entendu. »

Les objectifs opérationnels de cette expérimentation sont multiples : connaître les motivations et les freins à suivre le traitement, mettre en œuvre un contrat thérapeutique acceptable, susciter le repérage et l’autoévaluation des ressentis, mettre en place des stratégies d’aide à la prise de traitement, et améliorer la qualité de vie du patient.

En attente de financement

Afin de donner vie au projet et pouvoir le présenter aux instances, le groupe d’infirmières libérales crée l’association Groupement infirmier pour la promotion de la santé (Gips). À ce jour, l’URPS Paca n’a pas souhaité le soutenir financièrement. Motivée, l’équipe se tourne alors vers d’autres structures, comme la CPAM. Pour le moment, rien n’est fait et les réponses se font attendre. D’autant que le budget nécessaire pour mener l’expérimentation est de 10 800 €, sur la base de 40 patients, soit 280 € par patient. « Nous sommes partis du patient, de sa temporalité, et l’objectif est de s’inscrire dans une expertise, explique Brigitte Lecointre, Idel à Nice. Ces consultations nécessitent d’être formées. Il faut aussi avoir des compétences relationnelles, organisationnelles et de communication. » Et elle sait de quoi elle parle, puisqu’elle a formé plusieurs d’entre elles à l’ETP...

Isabel Soubelet

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