Réveillon au boulot : sacrifice ou soirée (presque) ordinaire ? | Espace Infirmier
 

20/12/2017

Réveillon au boulot : sacrifice ou soirée (presque) ordinaire ?

Ils sont nombreux, IDE, Idel ou Ibode, à travailler la nuit du 24 décembre pendant que d’autres fêtent le réveillon, la journée du 25, quand leurs familles sont réunies pour célébrer Noël, ou encore pendant le réveillon du 31 décembre. Témoignages.

Infirmière en gériatrie, Cécile* va travailler pour la première fois pendant la nuit du 24 au 25 décembre. « Ma famille réveillonnera sans moi, regrette-t-elle. J’ai quatre enfants, à qui j’ai expliqué la situation. Nous ferons un petit goûter amélioré avant que je parte travailler et ensuite on fêtera le 25 ensemble. Je serai là pour ouvrir les cadeaux. C’est dommage que ce travail pendant les fêtes ne soit pas plus valorisé et mieux indemnisé, car c’est quand même un sacrifice que nous faisons. »

Pour agrémenter la soirée, l’équipe va commander un repas chez le traiteur. « Dès que nous aurons fini notre premier tour de soins, nous allons manger tous ensemble. Et l’équipe de direction va passer nous voir pour nous offrir des boîtes de chocolat. Je trouve que c’est pas mal », apprécie-t-elle.

Un jour comme un autre

La direction de Joëlle, infirmière aux urgences de nuit, offre également des chocolats à ses salariés à Noël. « Je travaille la nuit du 24 mais pas le 25, explique-t-elle. J’ai trois enfants. Ça fait vingt-quatre ans que je suis infirmière de nuit, donc ils sont habitués. D’habitude, je travaille plutôt le 31 qu’à Noël. Il y a des années où j’ai travaillé pendant les deux fêtes. Ça les embête de faire un des réveillons sans moi, mais ils savent que je suis là le lendemain. C’est plus difficile en début de carrière, notamment quand on commence à avoir des enfants. On a envie d’être présent à ce moment-là. Mais avec le temps, c’est devenu un jour comme un autre. » Ici aussi, pour agrémenter la soirée, l’équipe va se prévoir un repas amélioré.

Beaucoup d’interventions

Repas partagé également pour Christian, infirmier de bloc opératoire. « Je suis très gâté, ironise-t-il. Dans le planning d’origine, normalement, je ne travaillais pas pendant les fêtes. Mais comme il y avait beaucoup d’arrêts, je travaille aussi bien à Noël qu’au Nouvel an. On va se faire un petit menu partagé, l’un va ramener le foie gras, l’autre une entrée, ou un plat. Nous avons une petite salle de repos à l’extérieur du bloc où nous pourrons nous retrouver si nous n’avons pas d’intervention. » Cependant, il n’est pas sûr de pouvoir profiter de ce moment de convivialité, car les soirs de fêtes, les interventions peuvent s’enchaîner. « Ce sont des périodes chaudes avec pas mal d’urgences : blessures à la main en tentant d’ouvrir des huîtres, accidents de la route, accidents de scooter, etc. »

Cadeaux entre collègues

Pour Dan, infirmier en service pédiatrique, les fêtes sont aussi l’occasion de se faire des petits cadeaux entre collègues. « Je vais faire mon septième Noël à l’hôpital cette année. En réanimation, on a le choix entre travailler à Noël ou le jour de l’An. Je préférais avoir mon jour de l’An pour faire la fête avec mes amis. À l’hôpital, pendant les fêtes, l’ambiance est bonne : l’an dernier nous avions préparé des cadeaux coûtant entre 5 et 10 euros et nous avions tiré au sort pour savoir qui recevrait quoi. Nous faisons un gros repas avec tout le monde, ça fait des tables de 10 à 12 personnes quand toute l’équipe est réunie. C’est plutôt sympa et cela fait oublier que l’on passe Noël à l’hôpital. »

Anne-Gaëlle Moulun

*Le prénom a été changé

Les libéraux travaillent aussi pendant les fêtes

« Je suis en libéral et je travaille le 31 décembre et le premier janvier. L’an dernier j’ai fait 24-25 décembre en journée. On alterne avec ma collègue, car nous ne sommes que deux et nous n’arrivons pas à trouver un remplaçant, détaille Iris, Idel à Montrouge. Il y a des années où j’arrive à faire un petit réveillon avec des amis, mais je ne bois pas et une fois minuit passé, je rentre me coucher. J’arrive toujours à faire quelque chose, mais je ne suis pas sereine car je sais que je travaille le lendemain. Pour moi, c’est une vraie contrainte, sans qu’il y ait de compensation financière. En revanche, les patients sont plus détendus ces jours-là. Ils nous disent qu’on peut venir plus tard et il arrive souvent qu’ils nous offrent une part de gâteau et/ou un café. » De son côté, Mathieu, infirmier libéral remplaçant à Lyon, aime bien travailler à Noël. « Quand c’est Noël, le planning est un peu plus léger car les gens vont voir leur famille et ne sont pas forcément là. Du coup, on a plus de temps pour discuter avec les patients et on mange des chocolats toute la journée, apprécie-t-il. Comme je suis remplaçant, je travaille forcément à Noël et pour le jour de l’An. En général, on se réunit en famille début janvier pour fêter Noël. Pour l’instant, je n’ai pas d’enfants donc ce n’est pas très grave si on ne le célèbre pas le 25... »

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