Ville-hôpital : L’HAD affiche ses ambitions | Espace Infirmier
 

07/12/2017

Ville-hôpital : L’HAD affiche ses ambitions

Les « Universités d’hiver » de la Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile (Fnehad), qui ont lieu les 6 et 7 décembre à Paris, ont été l’occasion de réaffirmer le rôle croissant qu’entend jouer l’hospitalisation à domicile… et d’obtenir quelques promesses de la part de la ministre de la Santé.

Depuis hier, c’est le grand show de l’hospitalisation à domicile (HAD) à Paris. D’autant que la Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile (Fnehad), qui regroupe les acteurs du secteur, a fait défiler à sa tribune des personnalités, à l’instar de Nicolas Revel, patron de l’Assurance maladie, Olivier Véran, rapporteur du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) à l’Assemblée, ou encore, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé. L’enjeu est de taille : faire entrer « dans tous les esprits » l’idée que l’HAD est désormais une offre de soins « incontournable et indispensable », pour reprendre les mots du Dr Elisabeth Hubert, ancienne ministre de la Santé et présidente de la Fnehad.

Mais pour l’instant, l’HAD reste méconnue. D’après une étude commandée par la Fnehad à l’institut Viavoice à l’occasion de ces universités d’hiver, la majorité des Français confond les notions d’hospitalisation à domicile, de soins à domicile et de maintien à domicile. Pire : seuls 13 % des 300 généralistes interrogés à l’occasion de cette étude estiment bien connaître l’HAD. Et 51 % déclarent n’avoir jamais reçu d’information sur ce mode d’hospitalisation. Un problème quand on sait que l’HAD voudrait justement se positionner, comme l’a rappelé Elisabeth Hubert, « à mi-chemin entre la ville et l’hôpital ».

C’est pourquoi la présidente de la Fnehad a affirmé la nécessité de donner à l’HAD les moyens de cette transformation, ne se privant pas de citer les mots du président de la République qui avait estimé, durant la campagne électorale, que le modèle de l’HAD méritait « à l’évidence d’être soutenu », et s’était engagé sur « un doublement de l’activité de l’HAD au cours du quinquennat ». Elisabeth Hubert avait donc beau jeu de demander à la ministre de la Santé de « donner corps à ces engagements ».

Des annonces très techniques

Agnès Buzyn, qui a pris la parole à la suite de la présidente de la Fnehad, n’a pas voulu se dérober. « Le virage ambulatoire comme l’HAD doivent être intégrés à tous les axes de la stratégie nationale de santé », a affirmé la ministre. Elle a notamment promis de lever les restrictions aux coopérations entre HAD et Services de soins infirmiers à domicile (Ssiad), une mesure très attendue par la profession qui a déclenché des applaudissements nourris. Elle a également promis de travailler sur le mode de financement de l’HAD, et de revenir sur le principe de « dégressivité tarifaire », qui fait qu’un patient « rapporte » de moins en moins au fur et à mesure de son hospitalisation.

Reste à savoir si ces annonces très techniques sont à la mesure des ambitions de l’HAD. « Le recours à l’hospitalisation avec hébergement doit être limité à deux situations : la nécessité d’accéder rapidement à un plateau technique, et le besoin d’une surveillance 24 heures sur 24 », a martelé Elisabeth Hubert. Le moins que l’on puisse dire est que la route est encore longue.

Adrien Renaud


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