Suivi des plaies et pansements en officine ? La provocation de trop | Espace Infirmier
 

05/12/2017

Suivi des plaies et pansements en officine ? La provocation de trop

Le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux a marqué son opposition au concept du suivi des plaies et pansements par les pharmaciens, envisagé lors du colloque du Comité pour la valorisation de l'acte officinal. Ces derniers se défendent de vouloir capter ce secteur, invoquant leur souhait de renforcer l'approche pluridisciplinaire.

Le colloque du Comité pour la valorisation de l'acte officinal (CVAO), qui s'est tenu le 23 novembre à la maison des pharmaciens, a mis le feu aux poudres. Objet de la controverse : la prise en charge des plaies aiguës en ville afin de limiter la chronicisation des ulcères veineux, des escarres et des pieds du diabétique. Le CVAO s'appuyait alors sur les récents dispositifs en matière d'accompagnement du patient par le pharmacien, mis en œuvre par l'avenant 11 de leur convention signé l'été dernier, tel le bilan de médication, pour évoquer l'expertise du pharmacien en matière de technologie du pansement et les outils opérationnels en matière de suivi.

Vers une consultation infirmière rémunérée de premier secours ?

Dans un contexte déjà très tendu par l'expérimentation de la vaccination à l'officine, il ne s'en fallait pas davantage pour faire réagir les infirmières. Le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) s’insurge contre une éventuelle mainmise des pharmaciens sur « cette compétence infirmière ». Et ce « pour de simples raisons mercantiles », accuse le Sniil. Le syndicat en veut pour preuve une estimation du CVAO selon lequel « l'incidence de l'ulcération de la peau, estimée à 2 millions de cas, peut représenter potentiellement pour une officine moyenne, un pourcentage entre 6 et 13 % de son chiffre d'affaires, et cela sans compter la vente de produits résultat du conseil associé ».

Face au « Non » du Sniil, le CVAO se défend. Il ne s'agit pas de s'ingérer, selon lui, dans les soins infirmiers mais bien d'instaurer un contact privilégié avec l'infirmière libérale afin d'optimiser le choix des pansements dispensés. « Ce sont les infirmières qui font les soins et le pharmacien peut intervenir pour trouver des solutions sur les pansements complexes de manière sécurisée », affirme le CVAO. Il importe, selon lui, d'agir dans une interprofessionnalité valorisante pour tous les intervenants, autour du patient et des aidants. Le Sniil ne réfute en aucun cas l'idée d'optimisation de la prise en charge du patient. Bien au contraire. Il profite même de ce qu'il estime être une nouvelle menace pour proposer la création d'une consultation infirmière rémunérée de premier recours en matière de plaies et de cicatrisation.

Marie Luginsland


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L'Infirmière libérale magazine traitera du sujet dans son prochain numéro.

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