Les Iade, passage à l'acte ! | Espace Infirmier
 

14/03/2017

Infirmières anesthésistes, passage à l'acte !

Un décret paru dimanche 12 mars étend les compétences exclusives des Iade. Ce texte semble donner satisfaction à la profession… même si une coquille a bien failli tout remettre en cause.

S’il y a un texte que les infirmières anesthésistes attendaient depuis longtemps, c’est bien celui-là : le décret précisant et élargissant leurs compétences exclusives a été publié au Journal officiel (JO) le 12 mars. « Nous avons un texte qui se rapproche enfin de la pratique réelle des Iade en France », se réjouit Simon Taland, secrétaire général du Syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia). Pour lui, le décret est une reconnaissance, au moins partielle, de l’autonomie médicalement supervisée dont jouit la profession dans les faits.

Le nouveau texte précise notamment que l’infirmière anesthésiste effectue les actes pour lesquels elle a une compétence exclusive « sous le contrôle exclusif d’un médecin anesthésiste réanimateur », qui aura au préalable établi une « stratégie anesthésique ». La réglementation en vigueur jusqu’ici était plus restrictive : elle se bornait à stipuler que le médecin devait être en mesure d'« intervenir à tout moment », et qu’il devait élaborer un « protocole ».

« Le rédacteur du JO ne devait pas être latiniste »

Par ailleurs, le décret ajoute aux compétences que les Iade possèdent déjà le transport des patients stables ventilés, intubés ou sédatés, ainsi que la prise en charge de la douleur post-opératoire. Sur ce dernier point, le Snia estime que le texte ne va pas assez loin : il espérait obtenir, dans certaines conditions, l’autorisation de prescrire des antalgiques. Autre sujet d’inquiétude : le nouveau texte fait référence à deux reprises au rôle des Iade en « réanimation préopératoire », alors que la version du texte en vigueur auparavant parlait de « réanimation peropératoire ». Une coquille qui a fait bondir le Snia, qui exigeait dès dimanche une modification du décret. « De toute façon, l’anesthésie préopératoire, ça n’existe pas : le rédacteur du JO ne devait pas être latiniste », s’amuse Simon Taland. Le syndicaliste confie d’ailleurs avoir obtenu du ministère l’assurance que la bévue serait réparée dès l’édition du JO du 19 mars.

Adrien Renaud

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