Les infirmières à la recherche des pratiques avancées | Espace Infirmier
 
Picto recherche/PA

26/06/2015

Les infirmières à la recherche des pratiques avancées

L’Ordre national des infirmiers (ONI) a organisé le 24 juin au Sénat un colloque sur les infirmiers en pratique avancée. Un nouveau champ d’exercice qui s’ouvrira avec le projet de loi santé.

SUJET ACTUALISÉ

L’exercice en pratique avancée permet une nouvelle contribution des IDE dans la dispensation des soins, dans un contexte où les maladies chroniques sont en augmentation constante. En France, son développement se heurte néanmoins à l’absence de cadre réglementaire et législatif; quant à la nomenclature des actes infirmiers, elle est loin d’être adaptée. Le projet de loi de santé, qui sera examiné au Sénat à la rentrée, devrait toutefois en poser les bases puisque son article 30 prévoit l’exercice en pratique avancée pour les auxiliaires médicaux. Cependant, la question de la responsabilité et du paiement des actes demeure floue.

De l’expérience à l’expertise

Les domaines d'intervention en pratique avancée devraient comporter des activités d'orientation, d'éducation, de prévention ou de dépistage, des actes d'évaluation et de conclusion clinique ou encore des prescriptions. « Pour exercer en pratique avancée, l’infirmière doit détenir un diplôme de niveau master, avoir suffisamment exercé et acquis les connaissances théoriques ainsi que le savoir-faire nécessaires aux prises de décisions complexes », a expliqué Christophe Debout, infirmier titulaire d’un doctorat en sciences infirmières (PhD). Objectif : « Améliorer la pertinence des soins, la fluidité du parcours du patient, la coordination, la qualité ainsi que la sécurité des soins. »

Mais attention, on ne parle pas ici de transfert de compétences. « Il ne s’agit pas de morceler nos métiers propres, mais de travailler à l’acquisition d’une expertise, à la valorisation de nos métiers et d’identifier les zones dans lesquelles il est possible d’apporter des compétences nouvelles », a estimé le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l’Ordre des médecins.

Sur le terrain

Les pratiques avancées ne sont pas restrictives, ni limitées aux infirmières hospitalières, mais ouvertes aux personnes ayant suivi les formations complémentaires. Comme le confirme Cécile Barrière-Arnoux, infirmière libérale à Alleins (Bouches-du-Rhône), qui a suivi un master en sciences cliniques infirmières à l’Université d’Aix-Marseille, spécialité gérontologie. Cette formation lui a apporté un changement de posture dans sa pratique quotidienne. « Aujourd’hui, je suis davantage dans des soins pertinents et j’explore mon rôle propre », confirme-t-elle. Et d’ajouter : « Je ne fais cependant pas de l’évaluation gérontologique à tour de bras. Et puis je suis vite bloquée par la nomenclature et la législation. Je dois faire attention aux limites afin de ne pas être accusée d’exercice illégale de la médecine. »

L'Ordre « sauvé »?

Ce n’était pas l’objet du colloque, mais l’organisation de cet événement dans l’enceinte du Sénat qui examine actuellement, en commission des affaires sociales, la future loi de santé, a conduit le sénateur UMP Alain Milon, président de la commission, à quelques révélations. « Nous [les sénateurs, NDLR] allons rétablir l’existence de l’ONI car soit on supprime tous les ordres, soit on n’en supprime aucun », a-t-il soutenu en précisant qu’il serait « dramatique » que l’Ordre ne soit pas « sauvé ».

Laure Martin

Les dernières réactions

  • 01/07/2015 à 11:03
    blaise
    alerter
    Les infirmiers auront compris que cet organisme de soumission sert des intérêts tout autres que ceux de la profession et qu’il est bien inutile d’y adhérer et d’y cotiser.
    Et au final il n’y aura de réjouissances pour personnes, les uns pleureront leur o
  • 01/07/2015 à 18:36
    lison
    alerter
    Intéressant blaise. Et sinon la pratique avancée infirmière tu as un avis sur la question ?
  • 01/07/2015 à 19:00
    Datermite
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    Enfin peut-être pourrons nous continuer à exercer le prendre soin de façon holistique étant donné que l'ordre infirmier serait près a valoriser nos compétences au chevet du client plutôt que dans son dossier.
  • 01/07/2015 à 20:37
    coe
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    L'ONI se tourne vers les IDEL pour survivre, ce qui parait de bonne guerre.
    Va-t-il discuter également avec le gouvernement pour l'obtention d' honoraires de dispensation pour chaque acte infirmier délivré, comme les pharmaciens ont obtenu depuis janvie
  • 01/07/2015 à 21:03
    blaise
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    Un concept de glissement de tâches, générant un onanisme cérébral frénétique chez les élites infirmières, et qui pourrait être rapidement dangereux chez des personnes qui semblent plus orientés vers un rythme de sénateur...

  • 01/07/2015 à 23:30
    colostrhom
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    Le coq est l’animal qui reflette le mieux ...les français ....et L'ONI..... même les pieds dans la M....... (même jusqu'au cou!) il ouvre encore la G........!!

    Pas Confusus......mais Con tout court!
  • 02/07/2015 à 05:34
    Fanny
    alerter
    Le président de l'ONI désormais retraité de la FPH (belle image pour notre profession) vient de fêter son 65° anniversaire. Qu'il passe son temps avec d'autres personnages du même âge soit au Sénat, soit au Conseil d'Etat, soit au Québec ou encore à Brux
  • 03/07/2015 à 09:29
    Mina
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    Ordre infirmier, mais qui a été sollicité pour participer à sa création.?.est ce que l'information a été faite dans le public et dans le privé ..et quel est réellement son rôle....?..cela reste toujours bien flou., défendre les infirmières...j'en doute fo
  • 04/07/2015 à 21:54
    monelle
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    Ok avec vous Mina. Les conditions de travail qui se dégradent, bien sur , l'ordre infirmier n'en n'a que faire et cela va encore s'aggraver puisqu'il faut faire des économies dans tous les domaines, toujours faire plus avec moins. totalement d'accord auss
  • 29/07/2015 à 11:10
    Fanny
    alerter
    Encore une histoire de “cornecul” comme celle de la licence infirmière qui nous a juste (pas pour moi je suis restée en B) donné le droit de travailler 5 années de plus pour des clopinettes. Les pratiques avancées ont toujours exister, bien avant cet ordr

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